Corruption tentaculaire, chômage endémique, misère galopante, explosion de la violence, le Cameroun cumule aujourd¿hui toutes les tares qui font de ce pays autrefois dit « à revenus intermédiaires » un terrain potentiellement fertile pour toutes sortes de catastrophes. 20 années d¿abandon et de bricolage y ont transformé le système éducatif en une véritable infrastructure du sous-développement. La société civile camerounaise depuis longtemps atomisée, pulvérisée, est mal ou sous-outillée pour être autre chose qüun figurant dans ce cirque et ne peut guère contribuer que marginalement à limiter les dérives du système. La classe politique, en deux décennies d¿une démocratisation sans issue, a réussi à dégoûter la majorité des camerounais de la politique.Quant aux intellectuels, ils sont plus préoccupés de briller que d'être utiles. Destiné à être la locomotive de l¿Afrique centrale, le Cameroun en est aujourd¿hui la lourde hypothèque. Ce grand malade n¿est pourtant pas incurable¿
Camerounais né à Douala, formations en lettres, en droit et sciences juridiques et politiques, chercheur indépendant en histoire, Roger Kaffo Fokou est également syndicaliste depuis deux décennies.Poète ("Accents aigus" chez Publibook), il est auteur de nombreux essais dont "Les marchés mondialisés à l'assaut de la démocratie et des peuples".