Cet ouvrage vient combler une lacune dans l'historiographie récente de l'exil américain, durant la Deuxième Guerre, des écrivains français, où le nom d'Ivan Goll est souvent absent ou réduit à une simple mention. Il arrive à Goll d'être rattaché par les travaux de l'Exilforschung à l'émigration de langue allemande, à un moment qui le voit pourtant délaisser l'allemand au profit du français et même de l'anglais. Puisant dans une vingtaine de fonds d`archives des deux côtés de l'Atlantique, la recherche menée a permis de placer Goll auprès de poètes américains et des surréalistes réfugiés à New York, dans ses tentatives d`établir des connexions avec les appareils de publication et la vie littéraire newyorkais. Parmi les lettres inédites retenues pour reProduction à la fin de l`étude, figurent celles expédiées lors du séjour de Goll à La Havane en 1940 à William Carlos Williams et à Louise Bogan, où la poésie de Goll (Parmenia, Jean sans Terre) et sa correspondance se complètent au contact de fruits pleins de surprise et de femmes succulentes, non sans suggérer l`existence d`un tourisme sexuel sur l`île.