Le concept poppérien de progrès scientifique est la conviction selon laquelle la théorie vient avant l'expérience, mieux la déduction contre l'induction. La science évolue au moyend e l'adoption provisoire d'énoncés généraux ou théories préconçues - fruits de notre génie créateur -, théories eténoncés ensuite et plus tard testés par l'expérience. Dans cette perspective, ne peuvent résister que les théories les plus fortes, les plus aptes, avec une forte capacité explicative ; bref une espèce épistémologique de « survivance des plus aptes », pour reprendre les termes darwiniens. Cette mise à mort ou « sous perfusion » des théories, désormais incapables de capturer le monde, en faveur d'autres théories plus performantes, non seulement fait de l'histoire de la science un vaste et immense cimetière où viennent s'enterrer des théories du passé, mais aussi insinue l'idée d'une lutte à mort entre théories, lutte au terme de laquelle seules les théories les plus aptes peuvent se tirer d'affaire, et toujours de façon provisoire.